Urgences médicales : prise en charge du choc anaphylactique
L’anaphylaxie, ou choc allergique sévère, fait partie des urgences vitales les plus redoutées, aussi bien en milieu hospitalier que dans d’autres structures de soins.
Elle peut survenir à tout moment — au bloc opératoire, en cabinet dentaire, en crèche ou au sein d’un EHPAD — et concerne directement les infirmiers, médecins, chirurgiens-dentistes, professionnels de la petite enfance et toutes les équipes soignantes amenées à s’occuper de personnes .
Cet article a pour objectif d’aider les formateurs AFGSU et les apprenants ayant suivi la formation AFGSU 2 chez QualiSanté Formation à actualiser leurs connaissances sur la prise en charge du choc anaphylactique, notamment lors de la séquence des malaises.
Les données présentées sont issues du Congrès Européen de Réanimation (ERC 2025) et des recommandations SFAR, qui actualisent les bonnes pratiques en matière de reconnaissance et de traitement de l’anaphylaxie.
Définition du choc anaphylactique
L’anaphylaxie est une réaction d’hypersensibilité grave et potentiellement mortelle, qui peut être fatale si elle n’est pas rapidement identifiée et traitée. En clair, c’est une allergie grave mettant en jeu le pronostic vital de la victime.
Les principaux déclencheurs en Europe sont les aliments, les médicaments, les piqûres ou venins d’insectes et le latex.
Environ un quart des cas recensés dans le Registre européen de l’anaphylaxie concernent des enfants, le plus souvent après ingestion d’aliments tels que les fruits à coque, le lait de coco ou les œufs de poule.
Chez l’adulte, les piqûres d’abeilles ou de guêpes sont les causes les plus fréquentes.
Une anaphylaxie peut survenir très rapidement :
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Moins de 5 minutes après une injection médicamenteuse,
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15 minutes après une piqûre d’insecte,
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30 minutes après une ingestion alimentaire,
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Parfois plus de 4 heures après un médicament oral.
Ces délais montrent l’importance de reconnaître les signes précoces et d’intervenir sans attendre.
Signes cliniques à reconnaître lors du choc anaphylactique
Reconnaître une anaphylaxie peut être difficile car ses manifestations varient selon les individus.
Les signes d’alerte les plus fréquents sont :
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Difficultés respiratoires, respiration sifflante ou bruyante, toux persistante
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Gonflement du visage, de la langue ou de la gorge
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Difficulté à parler, voix rauque
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Urticaire, bouffées vasomotrices, rougeurs cutanées
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Douleurs abdominales, vomissements ou diarrhée
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Sensation d’évanouissement, agitation, pâleur, confusion
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Perte de conscience ou arrêt cardiaque dans les formes sévères
La reconnaissance rapide de ces signes est essentielle pour déclencher la prise en charge adaptée.
Classification des grades du choc anaphylactique
| Grade | Description |
|---|---|
| Grade I | Signes cutanés isolés : urticaire, érythème, démangeaisons |
| Grade II | Atteinte multiviscérale modérée : hypotension modérée, gêne respiratoire, nausées |
| Grade III | Atteinte sévère : hypotension marquée, bronchospasme, troubles de la conscience |
| Grade IV | Arrêt cardio-circulatoire (ACC) lié à l’anaphylaxie |
Conduite à tenir en cas d’anaphylaxie
1. Appeler immédiatement les secours médicalisés (15)
Arrêter l’administration de l’allergène suspecté.
Assurez-vous que la personne est en sécurité et reste immobile, idéalement allongée avec les jambes surélevées si défaillance circulatoire ou assise si la respiration est difficile.
2. Administrer l’adrénaline intramusculaire sans délai
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Injection dans la cuisse externe (auto-injecteur ou seringue)
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Dose adulte : 0,5 mg (0,01 mg/kg)
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Enfant 1–5 ans : 0,15 mg
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Enfant 6–12 ans : 0,3 mg
Si les symptômes persistent après 5 minutes, administrer une seconde dose.
3. Surveiller les signes vitaux
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Respiration, conscience, pouls
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Si arrêt cardiaque : débuter la RCP immédiatement
4. Prévenir les complications
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Apporter de l’oxygène si disponible
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Mettre en place une voie veineuse de gros calibre si possible
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Éviter tout nouvel allergène suspecté
Recommandations complémentaires SFAR
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Bronchospasme : Salbutamol inhalé, voire IV si nécessaire
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Patient sous bêta-bloquant : administration de glucagon possible
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Choc réfractaire : adrénaline IVSE, noradrénaline ou ECMO selon les moyens disponibles
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important de réaliser les dosages de tryptase, histamine, IgE spécifiques aux différents temps selon le protocole et orientation vers une consultation d’allergologie.
🩺 Conclusion
L’anaphylaxie est une urgence vitale où chaque seconde compte.
Les recommandations européennes de 2025 insistent sur la rapidité d’action, la formation continue et la maîtrise des gestes essentiels : reconnaître, injecter, alerter, surveiller.
Pour les professionnels de santé — infirmiers, médecins, chirurgiens-dentistes, personnels de la petite enfance, ou équipes d’EHPAD — la mise à jour régulière des connaissances est essentielle pour garantir une prise en charge efficace et sécurisée.
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